Alexis Jarry Auteur photographe

Strates de paysage

Landscape strata

Strates 1

Les paysages arctiques de l’archipel du Svalbard portent les caractères du grandiose. Iles, montagnes, glaciers, plateaux déserts, fjords, cotes très découpées… Cet enchevêtrement de formes paysagères mis à l’épreuve par des conditions climatiques rudes, érige un environnement d’une splendeur pure et austère, peu aisé à arpenter. Cette contrée réveille les sentiments d’immensité, d’insondable.

Le cadrage photographique, par lequel se soustrait au regard une partie de la vision, contraint une unité mesurant l’horizon démesuré, harmonisant les différents plans de composantes naturelles. Le cadre coupe et restreint le trop-plein, révèle les règles de composition et la grammaire du paysage, reliant le haut et le bas, et le milieu, l’horizontal et le vertical, le massif et l’épars, l’opaque et le transparent, l’immobile et le mouvant. En résulte une « miniature » unifiant une structure de paysage.

Cerner cette médiation des strates du paysage dans la limite d’un cadre, pour comprendre, penser la continuité globale du paysage hors-cadre. Car aux marges de cette délimitation, il y a de la nature encore et encore, à aller contempler, ou bien imaginer. La phénoménologie poétique de l’immense, de l’insondable au-delà du cadre ranime notre conscience imaginante et renforce notre aptitude à admirer.

The arctic landscapes of the Svalbard archipelagos bear the traits of the sublime. Islands, mountains, glaciers, desertic plateaux, fjords, roughly cut-out shores… This interweaving of landscape features weathered by harsh climatic conditions erects an environment of which the splendor is at once pure and austere, uneasy to saunter through. This land awakens feelings of immensity, of unfathomable depth.

The photographic frame, through which is substracted from view a part of what one sees, constrains to a unity that measures the immeasurable horizon, thus harmonizing the different levels of natural components. The frame cuts and restrains the outpour, reveals the rules of composition and the grammar of landscape, between sky and earth, bonds linking top and bottom, horizontal and vertical, the massive and the scattered, the opaque and the transparent, the still and the moving. Thus emerges a « miniature » unifying a structure of landscape.

To grasp this mediation of the landscape strata within the limits of a frame so as to understand, to think the global continuity of the landscape standing outside of the frame. Because at the margins of this delineation, there is still nature, again and again, to go and contemplate, or to imagine. The poetical phenomenology of immensity, of the unfathomable beyond the frame, re-animates our imagining conscience and strengthens our ability to admire.

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