Barentsburg
78°04’00″N 14°13’00″E
La ville de Barentsburg située sur l’ile de Spitzberg existe en vertu du traité du Spitzberg signé en 1920 autorisant toutes les nations signataires à exploiter les ressources naturelles de l’Archipel du Svalbard. La compagnie Arktikougol, propriété de l’état soviétique lança l’exploitation du charbon en 1932 et toute une colonie de travailleurs soviétiques vint s’installer autour des mines sur les rives du Grønfjorden. Barentsburg connut des jours fastes des années 1960 jusqu’à la dislocation de l’URSS, avec l’afflux de nombreux mineurs venus des républiques soviétiques avec leur famille pour des salaires plus attractifs et de nombreux avantages dans une cité minière très bien entretenue; ses habitants faisaient figure de privilégiés. Mais après la chute du bloc soviétique, Barentsburg a été progressivement délaissée par Moscou et s’est considérablement dépeuplée, de 1500 habitants à 400 aujourd’hui. Les ressources du sol de Barentsburg s’épuisent, la production de charbon ne s’exporte quasiment plus et est vouée à etre consommée sur place pour fournir l’énergie aux habitants.
Located on the island of Spitzberg, the city of Barentsburg was born after the treaty of Spitzberg, (signed in 1920), allowing all member nations to exploit the natural resources of the Svalbard archipelago. The company Arktikougol, owned by the Soviet Union came and settled around the mines dug on the banks of the Grønfjorden. Barentsburg has known fruitful years between the 1960s and the dislocation of the USSR, with the affluence of many miners come with their kins for more interesting wages inhabitants were considered as privileged Yet after the fall of the Soviet Union. Braentsburg has gradually been let down by Moscow and has lost a significant part of its population (from 1500 inhabitants to 400 nowadays). The ground resources of Barentsburg are growing thin, and the island almost does not export its production of coal anymore: it is bound to be used on the spot to provide for the local need of energy.
Aleksei, Roman et sa femme Elena viennent rendre visite le temps d’un week-end à leurs amis de Barentsburg. Anciens résidents de la cité minière, ils habitent et travaillent désormais à Longyearbyen, la capitale de l’archipel où les conditions de vie sont bien meilleures. Après 3 heures de bateau dans l’Isfjorden, les retrouvailles sont fraternelles et semblent etre tant attendues par les habitants de Barentsburg pour déjouer cette fatalité d y vivre, encore.
Parmi les 400 résidents actuels, majoritairement ukrainiens et russes, 300 demeurent des travailleurs liés à la mine et la cité en déliquescence comporte une vingtaine d’enfants. Le salaire pour les mineurs est certes légèrement plus élevé qu’en Russie ou en Ukraine mais insuffisant pour importer des marchandises du continent, ou y retourner. Meme une excursion à Longyearbyen riche capitale norvégienne du territoire du Svalbard est problématique pour le budget des familles, bien qu’il n y ait que trois heures en moto-neige en hiver ou en bateau en été entre les deux villes, deux mondes différents. Barentsburg est devenue un piège à ciel ouvert pour ses habitants vivant en quasi autarcie, comptant sur la ferme et l’élevage bovin les plus septentrionnaux du globe pour faire face à l’hiver polaire, ses 4 mois dans la nuit complète et des températures qui peuvent dégringoler à -30°C.
Among the 400 (mostly russian or ukrainian) people living there nowadays, 300 are still employed by the mines and the abandoned city only has about 20 children. Although the standard wage is slightly higher than in Russia or Ukraine, it neither allows people to import merchandises from the continent nor to move back there. Even a trip to Longyearbyen, the rich norwegian capital city of the Svalbard territory, is a challenge to most families’ budgets with only a three-hours snowmobile ride in the winter or a similarly long boat trip during the summer between the two very different cities. Barentsburg has become an outdoor trap for its secluded inhabitants; they rely on the most northern-based farm and bovine cattle to face the arctic winter, with its 4 months of complete night and temperatures falling down to -30°C (-22°F).
Mélange d’architecture industrielle, de hangars, de maisons en bois et d’immeubles soviétiques. La plupart sont vides et délabrés.
A Barentsburg, la cantine est le lien fédérateur servant de repaire en dehors de la mine ou du domicile. Et l’ivresse est l’un des seuls faux-fuyants pour s’émanciper de l’ennui.
Quel avenir pour Barentsburg? Abandonnée financièrement par la Russie, la ville est toujours gérée par la compagnie minière Arktikougol et reçoit une aide humanitaire d’associations norvégiennes. Un tourisme d’excursions journalières constitue une maigre source de revenus supplémentaires. La Russie y maintient un consulat, manifestant le souhait de conserver un point d’appui futur pour une position très stratégique quand le recul des glaces en cours ouvrira de nouvelles voies maritimes dans l’océan Arctique.
What future for Barentsburg? Financially abandoned by Russia, the city is still managed by the arctic mining company Arktikougol and benefits from Norwegian humanitarian support. A tourism based on day trips constitutes a weak secondary source of income for the territory. Russia keeps a consulate, sign of a wish to maintain a potential strategic spot for a moment when ice will recede, allowing new maritime routes in the Arctic Ocean.
Ni café, ni bar, un restaurant, un hotel despéremment vide qui accueille quelquefois des représentants russes et quelques touristes « osant » rester sur place plus d’une journée.
Passer du temps à Barentsburg est un voyage dans le temps et l’Histoire, une immersion dans un vestige de l’empire soviétique en décrépitude et à l’abandon. Images d’un espace suspendu à une autre époque, fixant ce qui existe et ce qui a existé. Les femmes et les hommes de Barentsburg ne sont pas encore des fantômes. Et la photographie, concourt à être complètement dans le présent, dans une humanité de l’instant.
To spend some time in Barentsburg is similar to traveling through time and History, an immersion in ruins of the abandoned and decrepit Soviet Empire. Scenes of a place suspended to another era, where what exists and what existed mingle. Barentsburgers are not ghosts yet. Photography expresses itself in the frame of the present, in a momentary humanity of the moment.